Test du RR Lethal conception

Publié le 5 mars 2018 | Par faq-drone

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Le RR5 est un drone conçu et développé par la Team Lethal conception, notre ami TB250 nous présente ce drone FPV

RR5 de chez Lethal conception

Son allure générale ne laissera pas indifférent, certains vont adorer, d’autres vont détester. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le RR5 aura demandé un travail important de conception à ses créateurs : la Team lethal conception. Et pour cause, on y trouve un châssis en carbone plutôt atypique, une utilisation judicieuse de pièces en impression 3D, une canopy en fibre… et bien sûr, le fameux appendice aérodynamique en forme d’aileron de F1.

des bras fins, une canopy qui ne laisse rien dépasser, une distance de moteur à moteur de 200 mm seulement… L’aérodynamique a été particulièrement soignée sur le RR.

HAL 9000 n’a qu’à bien se tenir…

Configuration test

La version testée dans cet article est une version « BNF ». L’animal n’hésite pas à exhiber fièrement ses muscles, avec ses moteurs lethal conception 2206 2666kV et ses HQprop 5×4,8×3. Le cœur qui anime la bête est un ESC cicada 4 en 1 (obligatoire, vu le format des bras) de 30A.

Derrière cette débauche de bestialité, l’animal n’en est pas moins dépourvu de matière grise, avec une Omnibus F4 Pro V3, qui assure tout le luxe possible en matière de fonctionnalités (OSD, mesure de l’ampérage, etc…). Enfin, et c’est loin d’être un détail, le RR peut s’appuyer sur une ossature monobloc en adamantium carbone T700 de 6 mm d’épaisseur, qui lui confère une rigidité sans pareil malgré l’apparente étroitesse de ses bras.

Bien qu’étroits, les bras chanfreinés de 6 mm ne plieront pas. Le châssis s’avère être le plus rigide que j’ai eu entre les mains.

Du côté de l’équipement FPV, il faudra impérativement faire l’acquisition d’une caméra Runcam micro swift.

Si ce choix vous inquiète, rassurez-vous, la qualité de l’image reste tout à fait comparable aux caméras format 26×26… Comme vous pourrez le constater sur l’image ci-dessous, le VTX Tramp HV a été complété par une antenne Penta IPX de « La Fabrique Circulaire ».

Si cette dernière est chétive et dépourvue de protection, la canopy a été prévue pour l’accueillir parfaitement et lui fournir protection. De quoi grappiller quelques grammes…

l’intérieur de la canopy. La place est comptée, il faut choisir avec soin les composants utilisés.

une vue des entrailles de la bête, avec l’empilement désormais classique ESC 4 en 1 et carte de vol. Il sera évidemment préférable de choisir un récepteur de petite taille.

Verdict sur la balance

Le châssis nu pèse 80 g avec l’aileron (60 sans). Ce qui est tout à fait correct pour une machine dédiée à la course. Dans la configuration décrite ci-dessus, le quad s’en sort plutôt bien : 279 g. Surtout si l’on tient compte de la présence de la canopy, de l’aileron et d’une motorisation franchement costaud. A ce sujet, lethal conception propose également des 2204 qui ne pèsent que 20 g, et font sans doute des merveilles sur ce châssis… De quoi économiser 40 g au total !

Test en vol

143… C’est le nombre d’ampères maximum mesuré en plein vol, soit plus de 2 000 watts ! Autant vous dire que ce pur-sang en a sous le capot… Couplé à une cellule qui fait attention à sa ligne et soigne son aérodynamisme, on obtient un cocktail franchement détonnant.

Et l’aileron me direz-vous ? Il amplifie un phénomène que les pilotes qui utilisent un angle de caméra élevé connaissent déjà : la gestion de l’altitude se fait de moins en moins au gaz, mais davantage grâce à l’axe du « pitch », un peu comme sur un avion. Lorsque le sol se rapproche rapidement, il faut donc avoir le réflexe de tirer le manche plutôt que de mettre les gaz ! A noter que selon les concepteurs, les prises de virage doivent essentiellement se faire grâce au « roll » (ce qui est également typique des machines avec une caméra fortement anglée).

Compte tenu de l’angle de l’aileron, il convient d’ailleurs d’angler assez fortement la caméra pour conserver un angle de vol franc.

Pour autant, ne vous attendez pas à une révolution en termes de comportement. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que c’est avant tout la carte de vol (et les réglages que vous lui donnez) qui prend la main pour donner sa personnalité au quad. On laisse l’aileron ou pas alors ? Cet appui aérodynamique pèse 20 g et produit une traînée supplémentaire (là où tout le reste de la conception la limite au maximum). Pour certains pilotes, notamment en compétition, ces points pourraient faire pencher la balance… Quoi qu’il en soit, il faut avouer que cet aileron apporte une touche de fun et une bouille plutôt chouette à la machine. Personnellement, je n’arrive donc pas apporter une réponse tranchée à ce problème.

un cousin éloigné de Mr Propre ? Rien ne dépasse de la canopy en tout cas, ce qui réduit d’autant la trainée.

Force… et robustesse ?

Avant la sortie du châssis, de nombreuses inquiétudes sur les forums se focalisaient, à juste titre, sur la solidité du châssis.

Ceux qui étaient effrayés par l’étroitesse de bras peuvent être rassurés. Bien que le châssis soit en carbone finalement fraisé classiquement (et non moulé avec du kevlar comme sur les prototypes), il mesure 6 mm d’épaisseur et semble d’excellente qualité. Il n’est sans doute pas indestructible, mais il est en tout cas beaucoup plus difficile à déformer à la main que des châssis à bras individuel type Rooster par exemple. Le châssis ne semble pas non plus particulièrement « bruyant » (le bruit transmis à la carte de vol). L’aileron étant quant à lui fixé aux bras par des pièces en impression 3D, il y a fort à parier que ces dernières feront office de fusibles en cas de chocs.

Le point de faiblesse vient par-contre indéniablement de la canopy. Voici le résultat d’un crash test :

A l’image de ce qui se fait dans le domaine des hélicoptères, les impacts violents sur la canopy risquent de se solder souvent de cette manière.

Bref, si vos circuits sont composés de portes et de drapeaux qui pardonnent plutôt bien les chocs, la fibre supportera. Contre des obstacles moins permissifs comme des arbres, l’addition risque vite d’être salée en revanche…

Conclusion :

La Team Lethal Conception nous livre ici un châssis résolument original sur de nombreux points, qui brille par les solutions techniques retenues et tire parfaitement profit de l’usage de l’impression 3D. La machine reste clairement tournée vers la performance, et est susceptible de séduire les pilotes de compétitions.

Alors faut-il l’acheter ? L’aileron apporte un feeling intéressant en vol, mais il ne faudra pas en attendre un changement radical de comportement. L’addition pour faire partie du club est également élevée : 159,80 euros pour la version avec l’aileron (de requin, tin tin tinnnn !!).

Le choix n’est pas forcément évident et dépendra des priorités de chacun, notamment en ce qui concerne la robustesse de la machine.